Je partage avec vous un petit extrait d'un texte de Louise Latraverse
écrit après les fêtes des morts (Halloween et Armistice) et pour contrer
la morosité de l’automne. J’aime son idée!
Pour contrer la morosité, je voudrais ranimer le mois de novembre. Il y a
la fête des amoureux, en février. Mais il n’y a pas de fête de l’Amour.
Novembre s’y prêterait bien.
L’amour sous toutes ses coutures et ses couvertures. L’amour qui nous
garde au chaud. Qui nous humanise et nous attendrit. L’amour des petits
riens et du beau monde. L’amour sans frontières. Sans tabous. L’amour d’un
livre. L’amour libre ! Libre comme quand on parle de liberté. Pour de
vrai. L’amour des enfants et des plus grands. L’amour de nos proches. L’amour
des tout croches, des rapiécés, des perdus, des obsédés des mots et du
geste. L’amour délaissé au coin de la rue. L’amour de la vie quand on n’y
croit plus. L’amour qui revient piteux, désarmé, mendiant. Qui te supplie
de lui redonner une chance. Que tu hésites à reprendre. L’amour au fond
des yeux des égarés, des sans-papiers, des nouveaux, des argentés comme
des plus démunis. L’amour, en cadeau, pour surmonter les horreurs qui nous
agressent. L’amour qui nous habite tous, à chaque instant. Que l’on oublie
d’honorer. L’amour que l’on cache. Que l’on piétine, que l’on brutalise à
coups de bombes et de coups de poings sur la gueule. L’amour dont on a été
privé. L’amour qui n’a plus de voix. Qui a perdu son chemin. Qui cherche
son destinataire. L’amour à redonner. L’amour de l’amitié.
L’amour tout court.
Je vous aime tout court,